

1990 est une année chaude, particulièrement sèche et précoce. La récolte présente une maturité idéale avec des baies très riches.
Ce très grand millésime, puissant et suave à la fois, est doté d’une certaine sucrosité à la dégustation.


1990 est une année chaude, particulièrement sèche et précoce. La récolte présente une maturité idéale avec des baies très riches.
Ce très grand millésime, puissant et suave à la fois, est doté d’une certaine sucrosité à la dégustation.
Conditions climatiques
Températures et précipitations
1990 a été une année chaude et sèche. Sur l’ensemble de l’année, l’excédent thermique par rapport aux moyennes enregistrées atteint 1,1°C. Le déficit de pluviométrie d’avril à septembre s’élève à 89 mm. En juillet et août on notait 11 jours avec des températures maximales supérieures à 35°C : certains jours les maxima ont frôlé les 40°C. Pendant les mois de juillet, août et septembre, l’ensoleillement a été très excédentaire (+29%).

Régime hydrique
Pour se développer idéalement, la vigne a besoin de subir un déficit hydrique progressif durant son cycle végétatif afin de permettre une concentration optimale des raisins. L’alimentation en eau de la vigne a été très déficitaire. 1990 est une des années les plus sèches depuis 60 ans.

Cycle de la vigne
Le cycle végétatif de la vigne en 1990 fut marqué par une précocité historique : débourrement autour du 15 mars et floraison autour du 25 mai. La petite gelée du 27 mars ne provoqua que peu de dégâts et fut largement compensée par une sortie pléthorique. Après une véraison moyennement précoce, la maturation fut extrêmement rapide, si bien que les vendanges furent très précoces : du 11 au 25 septembre. Durant le XXème siècle, seuls 1945 et 1989 furent vendangés plus tôt.
Merlot | Cabernet Franc | |||
Début | Fin | Début | Fin | |
Date des vendanges 1990 | 11 septembre | 13 septembre | 19 septembre | 25 septembre |
Moyenne 1986-2014 | 19 septembre | 27 septembre | 27 septembre | 5 octobre |
Particularité du millésime
Maturité des raisins et rendement
Le raisin, en parfait état de maturité, fut très riche en sucres et en composés phénoliques et faiblement acide.
Le degré naturel de l’ensemble de la vendange fut 13,6°; de nombreuses cuves de Merlot dépassèrent 14° d’alcool en puissance.
Avec un excellent état sanitaire, toutes les conditions étaient réunies pour faire un très grand millésime. 1990 était la première année où toute la propriété de Cheval Blanc a été éclaircie, ce qui a permis d’atteindre des rendements proches des valeurs moyennes malgré une sortie importante.
Rendement (hl/ha) | Moyenne 46 – 14 | |
40,2 | 33,9 |
Assemblage


Degré alcoolique | 13,5 |
---|---|
Acidité Totale (g H2 S04/L) | 3,22 |
Acidité Volatile (g H2 SO4/L) | 0,54 |
pH | – |
SO2 Total (mg/L) | 116 |
Sucres réducteurs (g/L) | 1,8 |
IPT (DO280) | – |
La dégustation

Cheval Blanc 1990, un grand millésime irrésistible.
La robe d’une bonne intensité est d’une couleur tuilée sombre et profonde.
Le premier nez complexe et remarquablement intense révèle un bouquet de truffe, de fruits confits, de confiture de coing, de raisin très mûr et de cacao qui évolue vers des arômes pleins de fraîcheur de caramel et de vanille, agrémenté d’une pointe poivrée et épicée et d’une nuance empyreumatique de fumée, de cuir et de sous-bois profond. Un nez exotique, très puissant et très fin à la fois.
L’attaque en bouche est délicieusement onctueuse et exprime une grande puissance aromatique de pain grillé, de café, de caramel et de graine de cacao, ainsi que des arômes légèrement animaux de cuir et de fourrure. La structure tannique est riche, velouté et d’un grain d’une exceptionnelle finesse. On retrouve en fin de bouche une pointe de réglisse, une finale chaleureuse et d’une longueur admirable.
Une exceptionnelle réussite, le pendant parfait du très grand millésime 1989 pour conclure cette trilogie débutée en 1988 qui n’est comparable qu’à la mythique succession 1947-1948-1949. Un vin irrésistible de gourmandise qui est actuellement à son apogée, mais le restera pendant de très longues années.